APPROCHE ORTHOGRAPHIQUE / APPROCHE GRAMMATICALE :
Deux approches nécessaires et complémentaires

Une source de difficultés récurrentes

Les élèves jeunes s’appuient essentiellement sur l’analyse de l’oral pour orthographier. Pour marquer les accords, ils s’appuient en priorité sur les déterminants pour distribuer les marques dans la suite de la phrase :


Le déterminant révèle le nombre et/ou le genre du groupe nominal. Il est parfois considéré comme un « mot signal » ou un « déclencheur ».
Cette approche de la gestion des accords est souvent désignée sous le terme d’« orthographique »

Le problème est qu’un nombre non négligeable de déterminants, à l’oral, ne signale pas le genre :
          l’armoire / l’arbre
          cette armoire / cet arbre
          les armoires / les arbres
          votre vêtement / votre veste
ne signale pas le nombre :
          Il aborda quelque passant / quelques passants
ou ne signale ni l’un ni l’autre :
          leur vêtement / leur veste                    leurs vêtements / leurs vestes
          quel vêtement / quelle veste               quels vêtements / quelles vestes
Et parfois, il n’y a pas de déterminants :
          Une assiette de gâteau / une assiette de gâteaux
          Chat échaudé se sauve / chats échaudés se sauvent

Il faut alors raisonner sur une autre base que « ce qu’on entend ».

L’approche grammaticale

Il convient alors de prendre en compte les relations hiérarchiques qui lient le mot donneur (le nom) aux mots receveurs (déterminants et adjectifs) : c’est le nom qui donne le genre et le nombre – pour être plus précis, si le genre est contraint, le nombre, lui, dépend de l’énonciateur.

Vu cet état de fait, si le genre n’est pas révélé par le déterminant (cas fréquent), il faut que le scripteur prenne appui sur le repérage du groupe nominal, identifie le nom noyau de ce groupe, en reconnaisse le genre (ou l’identifie grâce à un changement de déterminant : un veste ou une veste ?) et choisisse les formes appropriées pour le déterminant et les éventuels adjectifs.

Si c’est le nombre qui n’est pas connu par le déterminant, il faut souvent réfléchir au contexte pour décider de mettre au singulier ou de mettre au pluriel le nom et les mots qui lui sont liés.
Au vestiaire, les élèves prennent leurs baskets blanches et leur short noir, car, à priori, chaque élève a deux baskets et un seul short.
L’assiette de gâteau / de gâteaux peut contenir une seule tarte ou plusieurs petites tartelettes.
C’est cette approche des accords qu’on qualifie de « grammaticale ».

Dans notre démarche, il est régulièrement proposé de réfléchir à ces déterminants qui ne signalent pas le genre ou pas le pluriel. Les élèves sont ainsi invités à mesurer les limites de l’approche orthographique. Voir par exemple la leçon Combien de marques ? pour le CM1.
Parmi les rituels, celui de la phrase dictée travaille souvent l’approche orthographique, celui de la justification de graphie permet bien de travailler l’approche grammaticale.