LE DISPOSITIF DES TIRETTES

Les élèves manipulent des affiches (appelées « tirettes », puisqu’on les tire) pour faire apparaitre dans une « fenêtre » un ensemble correctement accordé.

Les enjeux

Une erreur sur un accord peut correspondre à deux défauts de raisonnement.
Les *nouvels de cette semaine sont inquiétantes correspond à une erreur pour trouver la forme attendue.
Les *nouvelle de cette semaine sont inquiétantes correspond à une erreur pour identifier la position syntaxique du mot.
Parfois, il est difficile d’en préciser l’origine. Dans On a admiré la nouvelle robe *créé par le couturier, l’erreur vient-elle d’une répugnance aux trois –e qui se suivent ou de l’absence de reconnaissance du second adjectif épithète ?

Le dispositif des tirettes met en pleine lumière les deux types de contraintes qui s’exercent :
– la contrainte morphologique, qui restreint le choix aux seules formes existantes du mot ;
– la contrainte syntaxique, qui impose les catégories (de nombre, de genre, de personne…) à marquer.

L’objectif est que les élèves perçoivent bien ce croisement entre la logique morphologique (les variations du nom et des mots qui lui sont liés, la conjugaison) et la logique syntaxique.
Les tirettes présentent toutes les formes existantes d’un mot donné (euh… pour les verbes, on est évidemment amené à limiter la tirette à un nombre raisonnable, selon l’objectif spécifique assigné à l’exercice).
Les fenêtres représentent l’attendu d’un ensemble rendu cohérent par les accords à faire.

Organisation matérielle

Le dispositif nécessite d’être construit au préalable. Voir les pages Pour fabriquer le dispositif « tirettes » (bricolage) et Pour fabriquer le dispositif « tirettes » (document Word).

On peut utiliser le dispositif en classe entière, comme dans les leçons CE1 43 et CE2 21 intitulées Machine à accorder. C’est préférable, en particulier pour expliquer au groupe comment on peut s’en servir et les bénéfices qu’il peut apporter.
Surtout, on peut l’utiliser en petits groupes, ce qui favorisent la prise de parole chez les élèves. En particulier, il est très profitable aux élèves fragiles parce qu’il est rassurant : les formes étant données, elles ne sont plus à construire, il s’agit seulement de sélectionner la bonne.

Des éléments méthodologiques

L’essentiel se joue lorsqu’apparait dans la fenêtre une proposition erronée. Il faut alors encourager la verbalisation par l’auteur de la proposition : il explique comment il est arrivé à la proposition produite.
Les autres élèves peuvent mettre en question les raisons invoquées. Collectivement, avec l’aide de l’adulte, le groupe parvient à une proposition correcte.

La modalité de travail la plus habituelle est celle-ci :
Le matériel est laissé à la disposition d’un élève. Celui-ci tire les « tirettes » et arrête une proposition.
Juste ou erronée, la proposition est discutée, le raisonnement suivi est expliqué par son auteur ou reconstitué par l’ensemble. La proposition correcte est élaborée, puis validée par l’adulte.

Avant de laisser sa place à un autre, l’élève choisit une forme dans l’une des tirettes. Le deuxième élève doit alors interpréter cette forme et choisir dans les autres tirettes celles qui sont cohérentes avec elle.
Les élèves découvriront peu à peu l’intérêt que la forme choisie par le premier élève ne soit pas le déterminant ou le groupe sujet, mais que ce soit, par exemple, le nom donneur (chevaux), ou la forme verbale. On peut ainsi explorer tous les éléments intervenants dans l’accord. Voire ceux qui ne sont pas concernés : les dernières tirettes ne changent pas entre les deux versions suivantes :